L’abandon des études est un phénomène complexe, car les déterminants sont nombreux et leur influence varie considérablement d’un individu à l’autre. Plusieurs modèles visant à présenter, à classer et à ordonner les différents déterminants de la persévérance scolaire ont été développés au cours des dernières années. Le choix des déterminants et la façon de les libeller varient également d’une source à l’autre.
Le modèle développé par le CRÉPAS s’appuie sur une large revue de littérature de même que sur l’expérience terrain de son équipe d’intervention. Il s’inspire du modèle écologique du développement humain né, au tournant des années 1970‑1980, des travaux de Urie Bronfenbrenner, un psychologue et chercheur américain. Cette théorie figure parmi les modèles généralement reconnus pour analyser un ensemble d’influences pouvant agir sur le développement de l’individu.
Pour en savoir plus sur le modèle écosystémique des déterminants de la persévérance scolaire du CRÉPAS, consulter le guide complet ou cet extrait disponibles aussi auprès de notre équipe.
Note : Quatre pages servant de découpe permettant d’illustrer les systèmes ont été retirées de la version PDF en ligne.
Le CRÉPAS privilégie une approche collaborative qui prend forme dans le respect de l’expertise des acteurs réunis autour d’une problématique.
Suivant notre modèle, les déterminants de la persévérance scolaire sont répartis selon les systèmes suivants :
Le modèle prend en compte la chronosystémie, c’est-à-dire la chronologie des événements vécus par l’individu (son parcours de la naissance à l’âge adulte), mais aussi ceux survenus dans son environnement (autres systèmes) qui peuvent avoir un effet sur son cheminement de vie.
L’approche écosystémique permet de mieux comprendre les phénomènes de persévérance scolaire et d’abandon des études. L’utilisation de cette approche permet, aux acteurs interpellés par cette cause, d’analyser la situation d’un jeune ou d’un groupe de jeunes en prenant en considération le jeune lui-même (ses caractéristiques) et ses différents environnements (systèmes); de cibler les systèmes et les déterminants sur lesquels agir; de planifier des interventions.
L’analyse du portrait de Lucas révèle qu’il cumule plusieurs facteurs de risque qui le rendent vulnérable à l’abandon scolaire : faible sentiment de compétence à l’école, faible rendement scolaire, absence d’un projet scolaire et professionnel bien défini, etc.
Les différents milieux de vie de Lucas présentent aussi certains facteurs de risque qui en font un environnement moins favorable à la persévérance scolaire : parents occupés et préoccupés par d’autres problèmes, école ne disposant pas de ressources nécessaires pour accompagner Lucas dans ses choix d’avenir, etc. De plus, les acteurs qui gravitent autour du jeune communiquent très peu entre eux et leur collaboration est presque inexistante.
Et pourtant, tout n’est pas encore joué… Chacun peut intervenir, seul ou avec d’autres, en posant des actions concrètes pour soutenir Lucas et ainsi faire une différence dans son cheminement scolaire. Voici quelques exemples de gestes à poser pour aider Lucas et les jeunes vivant une situation semblable (cette liste n’est assurément pas exhaustive) :
On entend par facteur de protection tout facteur qui augmente la probabilité qu’un jeune persévère jusqu’à l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification. À l’inverse, un facteur de risque désigne tout facteur qui diminue la probabilité qu’un jeune poursuive son parcours scolaire jusqu’à l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification.
Chaque déterminant de la persévérance scolaire comporte ainsi deux facettes sur lesquelles il est possible d’agir, soit en cherchant à en amoindrir la portée négative, soit en travaillant à faire apparaître ou accroître sa portée positive.
Les risques de décrocher augmentent avec le nombre de facteurs de risque auxquels fait face un individu. La combinaison de plus de quatre facteurs de risque multiplierait par dix les probabilités qu’un jeune subisse des effets défavorables ou des conséquences négatives comme l’abandon de ses études (Rutter, Giller et Hagell, 1998).
Source : RUTTER, M., H. GILLER, et A. HAGELL. Antisocial Behavior by Young People. A Major New Review. Cambridge University Press, 1998, p. 20.
Tout n’est pas joué d’avance! La présence de certains facteurs de protection, comme le fait d’être soutenu par ses parents ou d’entretenir de bonnes relations avec ses enseignants, peut permettre de neutraliser ou de diminuer certains facteurs de risque comme le fait de se sentir incompétent, d’avoir un faible rendement scolaire, etc.
Votre influence sur les déterminants… est déterminante! Les acteurs issus de tous les milieux peuvent exercer une influence concrète sur les déterminants de la persévérance et, par le fait même, sur la réussite du plus grand nombre.